Comme pour chacune des communes nous présentons une série de photos, grâce aux collections de nos donateurs. Une deuxième étape consistera à compléter par d'autres photos. Nous comptons sur nos lecteurs pour nous donner des informations sur le nom des élèves que nous n'avons pas pu identifier. Vous avez nos coordonnées à droite de l'écran.
Merci d'avance.
Journal L'UNION du 28 février 1992
Katrina ???, Audrey Leseigneure, Leïla Miri, ????Petit, Sandrine Charpentier, Nadia Boudjema,
Angélique ??????, Martine ??????, Laura???????, Aurore Bavoil, Aurélie Devillers, Nadia????????.
Professeur: Michèle Fontaine
Agent de service : Mira Mimin
Professeurs : Claudette Karkos- Ginette Perny
Professeur : Michèle Fontaine
Professeur : Claudette Karkos
Comme j'en ai parlé avec l'un de vous, j'ai été pendant 2 ans " surveillante d'internat " du CET de jeunes-filles, couture. Et je reviens ici vous raconter notre vie dans ce bel immeuble attribué à l'époque au CET, comme nous en avions parlé.
Elles fabriquaient des imperméables pour une entreprise de l'Aisne (Bouana, Bouhana ??? production à Soissons - Vervins ?) contre un petit salaire, qui devait participer au financement
de leurs études.
Imperméables en pvc/plastiques... multicolores. Modèle nouveau à l'époque qui a eu beaucoup de succès.
Elles travaillaient dans les ateliers = +- des wagons préfabriqués mal chauffés l'hiver, pas beaucoup de place...
Et recevaient quelques heures de cours généraux, dont bien-sûr à l'époque : l'entretien du foyer, les soins courants aux enfants, etc...
Elles participaient à l'entretien des locaux, et surtout de l'internat (transformé ensuite en hôtel). Nous prenions nos petits-déjeûners / déjeûners et dîners dans la grande pièce en entrant à droite, et les surveillantes prenaient leurs 3 repas dans la salle avec le bow window (les 3 parties en arc). C'était une bien belle salle pour les jeunes hôtes qui y étaient reçues :)
Et nous avions l'honneur d'être servies par l'une des deux dames, qui revendiquaient cette charge car elles appréciaient notre travail de surveillance, par exemple des repas, et surtout la surveillance des chambres, sdb et couloirs.
Il est vrai qu'à la fin des repas nous restions jusqu'à ce que l'équipe du jour ait totalement balayé la salle, rangé et mené la vaisselle sale à la cuisine, participé au lavage de la vaisselle... Il ne restait plus une mie de pain, car Mme Bernardon voyait tout :)
Nous étions deux surveillantes à tour de rôle et parfois ensemble sur une demi-journée, et nous nous entendions très bien avec les deux dames de service : Mme Héloïse Barras et Mme Bernardon. Quand nous le pouvions nous allions les secourir à la cuisine, après le repas, car sinon Mme Barras quittait tard. A nous deux cela les soulageait bien. Elles cuisinaient tellement bien et pour un si grand groupe (combien de filles ? peut-être une quarantaine... Je ne sais plus exactement.
Mme Bernardon organisait tout de façon assez stricte tout en cuisinant, et nous deux à tour de rôle, ainsi que Mme Barras, faisions tout notre possible pour qu'elle soit satisfaite, et pour que tout soit impeccable. Ma collègue aimait cuisiner et parfois elle allait préparer des recettes avec Mme Bernardon. Ce n'était pas mon cas. J'étais davantage dans le rangement et la propreté de nos filles !
L'ambiance était au travail, et sans aucune injustice. Nous avions un " gros " travail non pas trop d'éducation, mais de propreté avec toujours un petit nombre de nos filles.
Certaines élèves (une minorité bien-sûr) n'avaient aucune notion de l'hygiène, et nous devions visiter les chambres aussitôt le lever. Les autres élèves refusaient de partager leurs chambres (chambres pour 3 ou 4, selon). Ce qui nous amenait à les contraindre à faire leur toilette. Il y avait donc toujours 2 ou 3 chambres à surveiller, et il était habituel de leur donner les chambres en face de la chambre de la surveillante (une seule surveillante la nuit).
Notre Surveillante Générale faisait le tour à l'improviste le matin pour vérifier...
Nous y sommes toujours arrivées et quand les jeunes-filles quittaient l'établissement, elles avaient bien changé et nous en remerciaient.
Nous couchions au 1er ou 2è étage (j'ai oublié) juste en face d'un arbre très haut et feuillus. Nous n'avions pas de volets ni de double-rideaux, juste des petits rideaux. C'était très impressionnant le soir/la nuit. Toilettes dans le couloir pas très proches. Bouton électrique du couloir en haut de l'escalier seulement...
A la fin des deux années nous avons eu, ma collègue et moi, des remerciements discrets et émus de quelques-unes de nos filles pour le soin que nous avions apporté à leur évolution, à ce qu'elles se prennent en main à divers niveaux. Cela ne s'oublie pas...
Quand nous faisions des contrôles, le soir tard, nous montions au 2ème étage mais la lumière s'éteignait souvent avant que nous y soyons arrivées. C'était très impressionnant dans cette grande maison aux larges couloirs très hauts de plafond, de grands escaliers, dans l'obscurité. Et il nous fallait ne pas faire de bruit pour celles qui dormaient déjà, mais aller dans les chambres où il y avait encore de la lumière ou du bruit... On apprend à ne plus avoir peur, sachant qu'aucune de toutes ces fenêtres élégantes n'avait de volet et que l'escalier de secours extérieur montait jusqu'au 2ème.
Et pourtant notre rôle consistait également à rassurer nos jeunes élèves. Une nuit nous avions eu tout de même une incursion de jeunes gens de la ville (qui se reconnaitront peut-être s'ils lisent ce témoignage :).
Un dernier beau souvenir : Je me suis mariée à Noël 1974 et quand j'ai repris mon service à la rentrée de janvier, toutes " nos filles " ont décidé de nous préparer une petite fête. C'était très réussi, très touchant et nous étions tous et toutes émus, y compris mon mari, qui avait été exceptionnellement invité dans cet univers " de filles ". Ce fut une belle soirée. Un beau repas, une très belle fête.
Elles avaient tout préparé avec nos deux gentilles dames de la cuisine, et notre Surveillante Générale les avait aidées.
Nous avions eu l'autorisation de notre Directeur, Monsieur Grenier, qui était chef d'établissement à Soissons (il me semble) et l'était aussi à Fère-en-Tardenois. C'était un ancien Militaire de carrière, très droit et exigeant. J'en ai connu d'autres dans un lycée de Soissons, également à Château-Thierry ainsi que dans un autre collège, même carrière, tout aussi efficaces, sévères mais justes.
Notre Surveillante Générale faisait fonction de Directrice.
J'ai oublié son nom mais je me souviens pourtant bien d'elle. Elle était tout aussi sévère mais juste, très exigeante, ponctuelle... Et nous n'avions aucun souci si nous respections ses
" ordres " (on n'oserait plus dire cela maintenant).
Ce n'était pas l'époque des portables mais je revois bien les visages des élèves avec lesquelles j'échangeais de temps en temps, voire assez souvent. Et je me souviens encore de quelques prénoms, que je ne citerai pas.
Je peux dire qu'en quelque sorte ce passage de deux ans au CET nous a également beaucoup appris. Nous étions une grande famille.
Vous remarquerez que j'ai surtout en mémoire nos deux dames de l'internat. Peut-être parce qu'elles étaient nos " petites cuisinières préférées " et que nous savions le leur dire... Ma collègue leur disait d'ailleurs qu'elles étaient sa deuxième maman :)
Merci pour cette visite et notre sympathique conversation.
Une ancienne " pionne ".
Claude-Marie Achart
Réfectoire Classe de couture
Professeurs : Françoise Mortas- Ourania Panoria