Source : Agnès Marin-Chenet nièce de Marie-Jeanne Marin, dépôt du 2 octobre 2020
Photos Françoise Bertin et Jean Jacques Hoquet
Parcours de Mademoiselle Marie Jeanne Marin et de sa famille.
Mademoiselle Léonie Amélie Colombelle née le 11 Avril 1865 à Nauroy, près de St Quentin dans l’Aisne, passe le brevet supérieur à Arras en Juillet 1883 est arrivée à Fère en Septembre 1906 était précédemment à St Quentin. A été contrainte d’évacuer pendant une courte période en 1918, a terminé sa carrière de directrice en juillet 1929. a enseigné à nouveau d’octobre 1931 à juillet 1932. Elle était la tante de Marie Guyot et de Jeanne Marin.
Mademoiselle Marie Guyot née le 2 Mars 1895 à Molain, près de St Quentin dans l’Aisne, passe le brevet supérieur à Laon en Octobre 1913. Elle est revenue à Fère le 2 octobre 1922, après avoir été à Viels Maisons. Nommée directrice en octobre 1929, elle prendra sa retraite en 1960. Elle était la tante de Marie Jeanne Marin et la sœur de Jeanne Guyot mère de Marie Jeanne. Elle fut parmi les premières élèves lors de la réouverture de l’école par le Chanoine Guyot en 1906 et enseigna en 1913 / 1914 qui interrompit le fonctionnement de l’école jusqu’à la reconstruction de la toiture en 1920 et donc revint en 1922.
Madame Marin Jeanne née le 6 Août 1900 à Molain, près de St Quentin dans l’Aisne passe son brevet supérieur en Juin 1920 à Paris arrive à Fère en 1920 elle se marie en 1921 et quitte momentanément l’école, en 1936 elle revient comme économe ? elle est alors veuve et mère de cinq enfants jusqu’en 1946 ?
Madame Geneviève Marin épouse Barbier née le 11 Janvier 1925 à Nauroy, près de St Quentin passe son brevet élémentaire à Château Thierry en Juillet 1942 et entre à Fère le 5 Janvier 1945, elle quittera l’école le 23 Mars 1954 pour cause de mariage.
Mademoiselle Marie Jeanne Marin née le 7 Septembre 1923 à Nauroy, près de St Quentin dans l’Aisne passe le brevet élémentaire en Juillet 1939 à Laon et le baccalauréat en Juillet 1942 à Soissons, entre à Fère le 2 Octobre 1942 et devient directrice le 20 Septembre 1960.
Passe un C A P en 1962, prends sa retraite d’enseignante le 7 Septembre 1983 et de directrice d’école le 31 Juillet 1986.
En 1998, le 16 juin à 16 h 45 décès de Marie Jeanne MARIN.
Discours inaugurateur de la salle Marie Jeanne MARIN le 18 mars 2006.
Nous sommes donc réunis aujourd’hui pour évoquer nos souvenirs, les rappeler à la mémoire des personnes qui ont connu ces faits et les porter à la connaissance de ceux, plus jeunes, qui profitent des acquis de cette grande famille de l’enseignement libre.
La famille MARIN est en effet très liée à ces efforts fructueux, puisque, outre celle que nous honorons aujourd’hui, toute sa famille a participé à ces efforts.
Dès le début de cette histoire, le Chanoine Guyot, Grand oncle de Marie Jeanne Marin fut à l’origine de la relance de l’école en 1906. Il avait été à St Quentin où il avait connu Melle Colombelle.
Il l’appela à prendre la direction de la (pension), elle était la Grand Tante de Marie Jeanne.
La guerre de 14 interrompit le fonctionnement de l’école, mais la classe reprit, dès 1918, avec seulement 3 cours, dans le bâtiment le moins touché.
La reconstruction de la toiture, en 1920, permit la reprise de son activité normale.
En 1929, elle quitta la direction, mais refit classe l’année 31 32, sans doute pour dépanner. C’était bien dans l’esprit de cette famille, servir dès que le besoin s’en faisait sentir.
Melle Marie Guyot, nièce du Chanoine Guyot, Tante de Marie Jeanne, reprit le flambeau dès 1929. Elle avait été l’une des premières élèves en 1906, elle a enseigné dès 1913, puis de 1922 à 1960. Elle était donc une vieille connaissance de cet établissement et ne le quitta qu’en 1960, tout en continuant à assurer des cours de soutien à ceux qui avaient quelques difficultés avec leur scolarité. Elle surveillait aussi les études. Elle fit le catéchisme.
En 1936, elle accueille sa sœur Jeanne Marin, veuve, avec ses 5 enfants qui partagèrent désormais la vie de la (pension).
Jeanne Marin fut économe de cette maison pendant dix ans. Dès 1937 elle cumula cette fonction avec celle d’institutrice jusqu’en 1945 ou elle fut relayée par sa fille Geneviève, mais elle continua très longtemps encore, comme sa sœur, à assurer la surveillance des études et à soutenir les efforts des enfants qui prenaient un peu de retard. Elle est décédée en 1986.
L’aîné des cinq enfants, Pierre est prêtre cela va faire 60 ans cette année. Il fut curé de Trélou pendant très longtemps. Il est maintenant en retraite à Reims et est venu aujourd’hui.
Marie Jeanne, la seconde, passa ici quasiment toute sa vie, née le 7 septembre 1923 à Nauroy, près de St Quentin, elle fut d’abord élève ici, puis passant successivement son brevet et son Bac, malgré les difficultés qu’on peut imaginer pendant une guerre, ses rationnements et ses difficultés de déplacement. Elle réussit plus tard son CAPES, elle fut enseignante dès 1942, juste après son bac.
Geneviève, a été enseignante ici pendant 9 années, de 1945 à 1954 avant de se marier. Elle est en retraite à Trélou et est venue également.
Jacques est Prêtre également, à la Mission de France, et écrivain. Il est venu fêter son jubilé sacerdotal ici à Fère le 15 Août dernier, il est présent aussi.
Michel, le dernier, fit carrière à la SNCF, il est là et vous dira quelques mots dans un instant.
Revenons à Marie Jeanne, elle a donc débuté en 1942, puis fut directrice en 1960, elle cumula cette fonction avec celle d’enseignante jusqu’en 1983. Atteinte par la limite d’âge, elle continua cependant à être directrice jusqu’en 1986. Ce sont donc 44 années de service dans cette école que nous honorons aujourd’hui.
Comme sa maman et sa tante, elle soutint longtemps encore, efficacement, les enfants en difficulté scolaire et assura le catéchisme à la paroisse jusqu’à son décès.
Enumérer ses activités complètes serait trop long. Rappelons seulement certaines d’entre elles ou certains traits que nous nous rappelons :
Elle ne fut jamais en conflit majeur avec les enseignants, ni avec les parents.
Elle avait un caractère bien trempé et le souci du détail était sa marque.
Elle savait reconnaître les mérites de chacun, le discours qu’elle fit au départ de Madeleine Mérard en a témoigné, pour ceux qui s’en souviennent.
Elle avait une conscience professionnelle constante et persévérante, elle ne se plaignait jamais de ses conditions de travail et pourtant les moyens étaient toujours très limités.
Elle prenait sur son temps de vacances pour suivre des formations.
Elle veillait sur le ménage et le fleurissement de l’église et de la salle sainte Macre et payait largement de sa personne à ces occasions.
Elle était trésorière de l’association Sainte Macre et, à ce titre, surveillait scrupuleusement les utilisateurs parfois remuants, bruyants et salissants.
Elle veillait aussi sur le presbytère et le catéchisme.
Elle faisait partie de l’Equipe d’animation liturgique et avait animé la messe du dimanche précédent.
Elle avait préparé, le matin même, la salle sainte Macre, pour la fête des catés du lendemain. Quelques instants après être sortie d’une étude de mise en place de sa participation, avec des enfants, dans le cadre de l’école, au marché médiéval d’août suivant, elle s’est arrêtée définitivement.
Ce fut pour tous une surprise et une peine immense, que nous avons partagées avec sa famille. Sa présence et sa serviabilité, incessante, nous avaient habitués à la voir, à chaque occasion où une aide pouvait être apportée, elle en était la cheville ouvrière. Ne plus la sentir à nos côtés, s’est traduit par un vide pesant.
C’est ainsi qu’il nous est apparu naturel de lui dédier cette salle qui rappellera son souvenir pour longtemps. Son exemple de charité, de recherche de mise en pratique de l’esprit chrétien, nous conduit et nous guide. Nous souhaitons que cette mémorisation, nous entraîne tous, à poursuivre son œuvre, comme elle le souhaitait ardemment.
Marie Jeanne porte dans son prénom le souvenir de sa Tante, Marie et de sa Maman, Jeanne. Rappeler des personnes aussi remarquables, est une prédestination unique, qui motive encore davantage, notre désir de les graver dans nos mémoires, sans oublier toute sa famille, à qui nous devons tant.
Famille Marin
Journal L'Union du 8 Février 1992
Dépôt Françoise Bertin